Depuis ses débuts il a été brillant, trustant les podiums en 125 et en 400 avant que la saison 2018 ne mette un coup d'arrêt à sa belle progression. Bourré de talent et capable de trainer son mètre quatre-vingt sur la plus haute marche de catégories clairement pas à l'avantage de sa morphologie, Amael Racing Art est allé prendre des nouvelles d'Hugo Robert, pilote ARA et grand absent des grilles de départ cette année.
Et comme vous allez le voir, le garçon n'a pas lâché l'affaire ...
| Salut Hugo ! Pour ceux qui ne te connaissent pas, on va commencer par te présenter brièvement : tu t'appelles Hugo Robert, tu as 19 ans et tu es originaire de Pléneuf-Val-Anndré en Bretagne. Tu peux nous en dire un peu plus sur toi ? Entre autre, j'ai cru comprendre que tu avais un certain intérêt pour la moto ...
Hugo : Salut ! Effectivement, je suis un pur Breton ! J'ai grandi là-bas et depuis 2 ans j'habite à Paris pour mes études, un BTS Assistant Gestion que je fais en alternance chez Yamaha Motor Europe NV France. Les résultats arrivent le 10 Juillet, je croise les doigts !
Et oui, comme tu le dis, j'ai un grand intérêt pour la moto depuis mon plus jeune âge !
| Tu as débuté la compétition en 2015 en Coupe Yamaha, dans laquelle tu as terminé à une très belle 5ème place, mais je crois savoir que tu as fais tes premiers tours de roues en cross. Comment en es-tu venu à la moto ? Et pourquoi es-tu passé à la vitesse ?
Hugo : J'ai commencé la moto à l'âge de 5 ans, grâce à mon père qui avait récupéré une vieille RM 50 sur un de ses chantiers. J'y ai vite pris goût et on s'est lancés en compétition motocross quand j'avais 10 ans, sans avoir véritablement l'accord de ma mère... même pas encore à l'adolescence et déjà des tensions ! (rires)
J'ai fais de bonnes performances en régional mais jamais de victoires, hormis lors d'un Supercross à Orléans en 2013. Je n'avais pas une confiance parfaite dans la moto, ça m'a empêché d'avoir de meilleurs résultats. En 2014, j'ai eu la chance de pouvoir faire un stage d'initiation sur piste et j'ai tout de suite eu de très bonnes sensations, qui m'ont donné envie de me perfectionner dans cette discipline. Depuis, j'ai gagné plusieurs courses en 125 et en 400 en Coupe de France Promosport et Challenge Yamaha.
| Lors de la saison 2018, tes attentes étaient étaient plutôt élevées en Promosport 400. Malheureusement, ça ne s'est pas passé comme prévu et après Le Mans tu as pris la décision difficile de te retirer. Avec le recul, quel est ton sentiment sur cette saison et quels enseignements en retires-tu ?
Hugo : Pour être honnête mon objectif était de remporter le titre, après la super fin de championnat en 2017. Mais comme tu l'as dit, j'ai eu pas mal de soucis et parce que la saison était catastrophique, j'ai décidé d'arrêter les frais (note : Après Le Mans, Hugo était 13ème sur 26 pilotes classés et plus d'une 40aine de participants).
Avec du recul, je me dis que c'est un mal pour un bien. Evidemment, j'aurai aimé atteindre mon objectif, mais les conditions étaient compliquées : je suis arrivé à Paris seul et j'étais "livré à moi-même", j'ai dû me débrouiller pour trouver le budget et mes parents n'ont pas pû m'aider autant qu'ils l'auraient voulu car ils étaient débordés de travail. Au final, je n'ai pas fait les bons choix et ça m'a coûté ma saison. J'ai manqué de maturité, mais un an après je me rends bien compte de mes erreurs, j'en ai appris et ça m'aidera à revenir plus fort !
| En 2019 tu n'es pas engagé sur un championnat mais en revanche tu as commencé à t'entrainer au guidon d'une Yamaha R6. Comment ça se passe ? Quelles sont tes sensations par rapport à la R3 et quels sont tes objectifs ?
Hugo : Je n'ai pas voulu refaire la même erreur que l'année dernière, je n'avais pas le budget alors j'ai décidé de me concentrer sur l'apprentissage de ma nouvelle moto. Je veux m'entrainer correctement pour être fin prêt en 2020 !
Pour l'instant, je n'ai effectué qu'un seul roulage mais ça a été un vrai plaisir ! Après dix mois sans circuit, j'ai quand même réussi à me sentir rapidement à l'aise, beaucoup plus que sur la R3. La différence de puissance est difficile à gérer et j'en prends plein les yeux, mais je peux compter sur l'aide de l'école de pilotage H2S Moto pour m'adapter.
Dans un premier temps, l'objectif est de franchir step-by-step les étapes et d'engranger un maximum de confiance avec la R6. Ensuite, nous chercherons à hausser le rythme et à maximiser les performances du pilote et de la moto ! Mais pour l'instant, j'ai déjà du travail à effectuer sur moi-même avec la moto stock.
| Il est sans doute encore un peu tôt, mais as-tu déjà des plans pour l'avenir ? Quand comptes-tu revenir en compétition ?
Hugo : Depuis Juillet 2018, j'ai stoppé les courses pour pouvoir justement me concentrer sur l'avenir. L'avantage, c'est que contrairement aux autres pilotes je vais avoir tout le temps qu'il faut pour préparer 2020. Si tout se passe bien, je serai au départ de la première manche du Championnat de France Superbike, en catégorie 600 donc.
Il y a beaucoup de belles opportunités qui se présentent à moi pour la suite et je vais m'entrainer au maximum ces prochains mois pour être dans le coup dès mon retour !
| La petite question spéciale ARA : selon toi, quelles est la formule secrète pour être ou devenir un top pilote ?
Hugo : Selon moi, il y a plusieurs choses importantes. Tout d'abord, il faut quand même avoir un certain "don" lorsque tu es au guidon d'une moto. Ensuite, c'est primordial de beaucoup s'entrainer et de s'entourer des bonnes personnes. C'est vraiment crucial ! Et puis, comme tout le monde le sait, il faut de l'argent ... sans ça, c'est toujours difficile de pouvoir montrer ce que tu vaux.
Si tout ça est réuni, il restera un dernier élément : la chance ! Celui qui a tout le package deviendra forcément un top gun !!
| Un dernier mot pour la fin ?
Hugo : Je tiens juste à remercier tout mon entourage, les personnes qui me suivent de près ou de loin, mes partenaires et tous ceux qui continuent à m'aider dans cette période "creuse". Merci à vous tous !
Nous souhaitons le meilleur à Hugo pour la suite, à commencer par son BTS et évidemment pour la suite de sa carrière sportive ! En attendant de le retrouver au départ d'une course, vous pouvez le soutenir en rejoignant ses réseaux sociaux :
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